3 Versions de la tentation
 
Passagers de l’orage. Trois versions de la tentation : Judas, Antoine, Lydwine.
Ces personnages sont en même temps ceux de la légende chrétienne et certains de nos contemporains. Ils sont introduits par un messager aveugle qui les désigne au choeur désemparé d'une cité en crise comme des vivants sauvés par leur mal.  Le temps de leur monologue - qui est aussi celui d'un revirement - nous est livré le défi que représente l'impureté pour chacun d'eux.   Parce que "le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d'hommes " (Rimbaud), chacun des trois est aux prises avec lui-même, son meilleur ennemi et seul juge.  Judas, amateur de drogues, refuse l'amour du prochain et toute charité, par pessimisme et volonté de puissance ;  il n'a d'autre issue que le suicide.  Antoine, lors du reflux d'un amour, est saisi par l'amertume du "monde" et tenté par le désespoir inhérent à sa singularité ; la solitude l'amène à se déprendre de lui-même et à entrevoir l'espérance.  Lydwine, séropositive, en sursis, sans avoir commis aucun autre délit que celui d'aimer, tente d'échapper aux regards qui la condamnent et affirme sa foi en la vie.  Si le contexte est celui d'une tragédie antique, le déroulement et le dénouement en diffèrent puisqu'il y a, non pas un, mais trois héros dont un seul trouve la mort. La liberté de conscience des deux autres les fait triompher de la violence du destin. Quant au choeur, confronté à l'impuissance de la logique sacrificielle, il est acculé au silence.  1 femme, 3 hommes, 1 voix "off", 1 choeur.